"On ne saurait être président à vie."


On y a tous cru. Ben Ali, c'était le sauveur. Le 7 novembre 1987, je me suis dit : "Quel que soit le régime à venir, on va respirer !" On n'en pouvait plus de trente ans de bourguibisme. L'arrivée de Ben Ali, ça a constitué un formidable espoir !" Il s'arrête, fouille dans ses souvenirs, puis reprend : "On a assez vite déchanté. La réalité ne collait pas avec les engagements. Au début, on s'est rassurés en se disant qu'il y avait des tiraillements au sein du pouvoir. Puis il y a eu les arrestations des islamistes. Puis le musellement de la gauche, puis de tous les démocrates. Et ça n'a jamais cessé..."

"Je veux aller vivre en Europe, et j'y arriverai ! En Tunisie, l'homme n'a pas de valeur. On est des esclaves modernes."

"On en a tous marre ! Mais que peut-on faire ?"

Chaque 7 novembre, les Tunisiens reprennent espoir. Ils se remettent à rêver : l'annonce d'une ouverture démocratique, une amnistie générale, un miracle... Voilà vingt ans qu'ils attendent.

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